Chômage : «Comment Di Rupo fabrique des pauvres par milliers»
vendredi 11 mai 2012 à 09h31
Avec la dégressivité des allocations de chômage, c’est à la «fabrication organisée de milliers de nouveaux pauvres» et à la «précarisation accrue des emplois» qu’aboutira la réforme promue
par Di Rupo Ier, s’énerve le PTB dans une tribune rageuse publiée jeudi.
Le Premier ministre Elio Di Rupo. © Image Globe/John Thys
«On nous avait annoncé une
réforme du chômage, c’est
aujourd’hui la fabrication organisée de milliers de nouveaux pauvres et une précarisation accrue des emplois qui se profilent», dénonce Raoul Hedebouw, porte-parole du PTB,
sur le site Internet du parti de gauche.
Le Parti du travail a fait ses comptes : «50.000 chefs de ménage perdront 12,5 % de leur allocation, 50.000 isolés perdront 17,5 %», tandis que «25.000 cohabitants perdront 41,5 % pour
tomber à 484 euros par mois». Dans le même temps, «le gouvernement continue de protéger les riches : 88.000 millionnaires en Belgique ne doivent toujours pas payer d'impôt sur la fortune.»
A cela s’ajoute un nouveau facteur, précise le porte-parole : «La rapidité de la
dégressivité des allocations de chômage dépendra de la
carrière antérieure. Ainsi, si la mesure épargne les personnes ayant 20 ans de carrière, elle touchera ceux que la crise frappe déjà particulièrement fort : ceux qui n’ont pas d’emploi ou de
contrats stables.» Ces sont donc les jeunes, «qui souffrent déjà du taux de chômage le plus élevé», qui sont particulièrement attaqués par cette mesure qui s’ajoute ainsi au prolongement du stage
d’attente, «mettant donc une pression maximale à l’entrée du marché du travail», peut-on lire dans la réaction du PTB.
Chômage : «Est-ce cela le tournant européen que nous annonçaient les dirigeants socialistes ?»
«Est-ce cela le tournant européen que nous annonçaient les dirigeants socialistes après l'élection de François Hollande ?, s’emporte Raoul Hedebouw. Loin de vouloir réellement contribuer à
créer de l’emploi stable, la ministre Monica De Coninck ne cache pas sa volonté de promouvoir des formes plus précaires et temporaires d’emploi : une politique de relance par la précarité et
la pauvreté plutôt que par la création d’emplois stables et convenables.»
Lors de la formation du gouvernement déjà, «la ministre déclarait vouloir introduire des contrats flexibles, de six à huit mois, qui seraient facilement résiliables par l’employeur si l’employé
n’en respectait pas les conditions. La ministre se dirige ici très clairement vers le modèle allemand qui favorise l'émergence des travailleurs pauvres obligés d'accepter massivement le
travail précaire avec de bas salaires, en particulier à temps partiel.»
Le porte-parole du parti de gauche dénonce en conclusion «le cynisme des autorités qui mettront en œuvre ces mesures en novembre, soit… juste après les élections communales d'octobre. Il est
temps d'arrêter de poursuivre les victimes de la crise. Et de commencer la chasse aux vrais responsables de cette crise : par une taxe des millionnaires, par une mise sous statut public du
secteur bancaire, par de véritables mesures contre les spéculateurs.»
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