La politique Française devenue rien que "du catch à l'américaine", c'est évident... Nocif

• Source: lavenir
• Martial DUMONT

La campagne présidentielle passionne les Wallons.

• FRANCE: PRESIDENTIELLE 2012

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  video Jean-Luc Mélenchon dit "aimer" la voix de Carla Bruni

En Wallonie, on suit la campagne présidentielle avec ferveur. Pourtant l’herbe est loin d’être plus verte chez nos voisins…

Des cars entiers pour aller voir un meeting de Mélenchon à Lille. Des sondages qui montrent que les Wallons voteraient Sarko. C’est sûr : l’élection présidentielle française nous passionne. Presque plus, à vrai dire, que les Français eux-mêmes.

« Logique », estime Jean-Michel De Waele, professeur de science politique à l’ULB. « En tant que francophones, nous sommes tournés vers la France. On regarde les chaînes françaises tous les jours, on y va en vacances. Les liens sont forts. Bien plus que ceux qui lient la Flandre aux Pays-Bas. D’ailleurs, les Flamands ne comprennent pas qu’on se passionne de la sorte pour les élections françaises. »

Et puis, il y a la clarté des débats qui nous séduit. Dans une région habituée au compromis mou, on aime l’affrontement gauche-droite qui nous permet de suivre facilement ce qui se passe et quels sont les enjeux.

« Chez nous, on ne sait pas bien qui est à la Région, dans les communes, dans les provinces. Le système français nous permet de prendre plus de distance. Et ça facilite notre investissement », analyse encore Jean-Michel De Waele.

Mais attention, qu’on ne s’y trompe pas. Si la France semble plus abordable, accessible et donc intéressante sur le plan des débats publics, il serait erroné de croire que l’herbe politique y est pour autant plus verte.

« Vous savez, les Français, eux, ne sont pas contents de leur campagne présidentielle », prévient le professeur uelbiste.

« À beaucoup d’égards, la Belgique fonctionne mieux que la France. Il faut se méfier de ce qui est brillant. Nous sommes attirés par les beaux parleurs que sont les politiques français. Mais nous sommes de meilleurs gestionnaires. Le tape-à-l’œil et la politique bling-bling séduisent. Mais les responsables français sont bien plus éloignés de la réalité que les nôtres. Quand Sarkozy dit que le problème majeur en France, c’est celui de la viande halal, c’est qu’il n’est pas en relation avec le peuple français… »

Et Jean-Michel De Waele de stigmatiser des partis et des syndicats français vides et une politique basée sur des campagnes de com’, les grands meetings et la Marseillaise.

Et, poursuit-il, si les Wallons ont besoin de cette poudre aux yeux médiatico-politique, c’est parce qu’ils ne se rendent pas compte que, jusque dans les plus petites communes, ils ont de la chance d’avoir des hommes politiques sobres sur le plan de l’image, certes, mais très proches et à l’écoute.

«L’américanisation de la politique n’est pas profitable au citoyen. Et ce n’est pas parce que les gens aiment le catch à la télé qu’il faut leur donner du catch à la télé », conclut ironiquement le chercheur de l’ULB.