C’est la députée régionale bruxelloise Marion Lemesre (MR) qui le dénonce : l’ASBL Les petits savants, qui fait la promotion de l’instruction des enfants musulmans en famille, s’en prend publiquement à l’enseignement officiel. Relayant, notamment sur son site internet et sa brochure informative, des conseils qui incitent les parents à ne pas inscrire leurs enfants dans des écoles publiques. Un enseignement aux mains d’instituteurs et institutrices qualifiés de «mécréants».

«Les propos tenus par cette ASBL sont un appel à l’exclusion volontaire de notre société», dit la députée.

Ainsi peut-on lire sur le site : «Ce qui m’apparaît, et Allah est plus savant, est qu’il n’est permis, sous aucune circonstance, aux musulmans de mettre leurs enfants dans les écoles des non-musulmans. Ceci n’est pas permis, surtout quand ces écoles enseignent des choses qui sont étrangères à la religion, comme la croyance des chrétiens ou des juifs, ou d’autres choses interdites. Ceci est le cas, qu’il y ait une école islamique dans la ville ou pas.» Des propos attribués à Cheikh Mouhammad Omar Bâzmoul, que certains sites présentent comme un « docteur en science religieuse».

L’ASBL juge aussi que les écoles publiques sont tenues par des enseignants mécréants qui font faire aux enfants des activités « qu’Allah n’agrée pas […] comme le chant, la danse ou l’art plastique».

Marion Lemesre compte interpeller le ministre-président bruxellois sur les agissements de l’ASBL. Charles Picqué (PS), dans le cadre de la Commission communautaire française (Cocof), a en effet dans ses compétences l’intégration et la cohésion sociale.

Combien d’enfants volontairement exclus ?

Un budget de 8 millions par an est destiné à financer des actions menées en ce sens en Région bruxelloise, rappelle la députée bruxelloise. Les appels lancés par l’ASBL Les petits savants nuisent évidemment à ces actions «en incitant au repli social et religieux», estime-t-elle. La députée souhaite donc savoir si le phénomène d’enfants musulmans volontairement exclus du système scolaire officiel est évalué à Bruxelles. Et quelles sont les actions de cohésion sociale menées afin de contrôler ce phénomène d’exclusion sociale volontaire.